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"Personne que moi ne peut chanter V@nin@" : D@ve

Publié le par D@ve, portrait de Vous - Nordelis@

9782749916859A 68 ans, l'interprète de Vanina se livre dans J'irais bien refaire un tour... "(Michel Lafon), une biographie pleine de tendresse et d'humour.     les années 80 dave 161
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Dans votre livre vous dites qu'arrêter de chanter, ce serait "une petite mort". Vous n'exagérez pas un peu ?
Je ne retire rien. Vous avez vu Monsieur Schmidt avec Jack Nicholson ? La retraite, c'est un truc horrible à vivre. Et je pense, je crois que ça ne m'arrivera pas. Heureusement.
Vous évoquez notamment votre enfance paisible aux Pays-Bas. Comment le petit intello à lunettes que vous décrivez est-il devenu chanteur de variétés ?
A 6 ou 7 ans, j'écoutais la radio sur mon lit et je m'imaginais chanter en direct. Etait-ce écrit quelque part ? Je ne sais pas. A un moment donné, je voulais devenir pasteur. Outre l'habit, j'aimais bien le côté égocentrique, être celui que tout le monde écoute. Autant le faire sur scène ! Depuis, lorsque je chante en public, c'est un bain de bonheur à chaque fois. Je veux qu'on m'aime. Lorsqu'on me reconnaît dans la rue, à Strasbourg ou à Saint-Tropez, il y a quelque chose qui me rassure. Tous les ans, en janvier, je vais en Californie pour échapper au froid. Et il arrive qu'on me refuse l'entrée en boite. Sur le moment ça m'amuse... Mais pas trop longtemps !
Vous racontez la séparation de vos parents de façon très directe. Pourquoi le faire maintenant ?
dave et ses parents vers 1975Après avoir lu le livre de François Hardy, très impudique et très beau, j'ai réalisé qu'il y avait des choses que je n'avais pas encore dit. Alors j'ai écrit comme ça venait. Je me suis juste demandé quelle était la frontière menue entre l'exhibitionnisme et l'impudeur. La séparation de mes parents, ça m'a marqué. J'avais une enfance idyllique, dans une grande et belle maison de riches avec un jardin potager. Et tout s'est cassé la gueule du jour au lendemain. J'y ai souvent pensé... Et il fallait que ça sorte un jour. Pourquoi maintenant ? On ne choisit pas, hein ?
La mort est omniprésente dans le livre, celle de votre mère notamment...
L'année 1990, j'ai perdu mon père, ma mère, l'un de mes meilleurs amis malade du Sida... Et mon chien ! La mort, malheureusement est très, trop présente dans le livre et dans ma vie. C'est peut-être pour ça que je fais autant le con. On comprend assez vite, vers la cinquantaine, que tout ce qu'on fait, c'est pour oublier qu'on va mourir. L'amour, un bouquin, un voyage, la cuisine... C'est pareil.
Ca vous a donné envie de jouer d'autres rôles ?
Attention, c'est un vrai rôle. Je joue Dave, mais c'est Dave qu'on enlève ! Ce qui ne m'est jamais arrivé dans la réalité. Il a fallu que je me serve de mon imagination. C'est la clé pour un acteur. Dans le film, Patrick Timsit a une entreprise de pompes funèbres et il me force à faire la publicité pour des cercueils... Ca ne m'est jamais arrivé non plus !
En 1982, vous aviez joué dans le feuilleton Dickie-Roi. Et puis pas grand chose...
Oui mais j'étais très mauvais ! A l'époque, j'avais adoré l'expérience. Sauf que le réalisateur ne s'est jamais occupé de moi. Tout le monde était ravi. Et lorsque je suis allé à la projection... je me suis trouvé à chier !
Tout au long du livre, vous parlez librement de sexe, d'agent, de célébrité. N'avez-vous aucun tabou ?
Déjà la liberté de l'un s'arrête au respect de l'autre. J'ai fait relire les pages à mon amoureux, comme dirait Carla Bruni, pour qu'il ne soit pas gêné par ce que je publie. Dans le livre de François Hardy, les pages sur Dutronc sont comment dire... étonnantes. Après j'aime la provoc, je l'avoue. Parfois, sur La France a un incroyable talent, il m'arrive d'être méchant pour faire un bon mot mais je le regrette tout de suite.
Parlons musique. La mode est aux duos. Avec qui aimeriez-vous chanter ?
Ma maison de disques voulait que je fasse un disques de duos et j'ai refusé. Je n'avais pas envie qu'on pense que j'ai pas besoin de Christophe Maé ou M. Pokora pour vendre des disques. Ou les gens achètent Dave... Ou ils n'achètent pas Dave. Encore mon côté égocentrique ! En revanche sur Blue-Eyded Soul, mon dernier disque, j'ai demandé à Françoise Hardy, Sylvie Vartan et Daniel Auteuil de venir chanter avec moi. Mais c'était pour le plaisir. Lorsque je vois Gérard Lenorman cartonner avec un disque de duos, je me dis qu'il y serait parvenu tout seul. Je lui ai dit d'ailleurs.
Blue-Eyed Soul, vous en êtes content ?IMG01698-20111011-2208
C'était une idée de ma maison de disques. On m'a proposé de travailler avec l'arrangeur de Ben l'Oncle Soul dont j'avais adoré le disque. Mais je ne suis pas un chanteur soul. Je ne swingue pas. Je suis plus proche de Righteous Brothers, des trucs comme Unchained Melody. Je n'ai pas le truc (il claque des doigts).
De qui aimeriez-vous reprendre les chansons ?
Carly Simon, Elton John, Freddy Mercury, Rufus Wainwright dont j'ai vu le dernier spectacle et que je trouve à tomber par terre. Beaucoup de musique californienne. Mais surtout j'aime les mélodies. Donnez-moi des mélodies !
Et qui aimeriez-vous entendre chanter vos chansons ?
J'étais très fier lorsque Calogero a chanté Du côté de chez Swann. C'était très beau. J'adore aussi la voix de Zaz, elle a une gouaille, c'est communicatif. Elle n'a pas un physique facile, mais dès qu'elle chante, on oublie. Sinon Vanina, personne d'autre que moi ne peut la chanter. Elle est trop dure ! Pagny ? Je ne suis pas sensible à son timbre. Mais c'est vrai qu'il "gueule" haut ! (rires)
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